ANNO: 2005

VOLUME: 112 Numero: 3-4

ARTICOLO: Americanensis ditio, o la semiologia del mappamondo.

AUTORE:

Franco Farinelli
   
   
   


RIF. ARTICOLO:

pp. 501-507

 

Americanensis ditio, or the semiology of the map of the world. - The
event of the "acknowledgement" of the New World is regarded as the birth certificate of
the "last invention of western geography": modernity. This, in fact, was born through the
subordination of the world to the map, and Vespucci, the first cartographer of his time,
is an aware partaker, unlike Columbus, who is the passive instrument of Toscanelli's
plan. We need to reconsider this birth of modernity, in order to interpret the nature of
the "new new world" in front of us.
In this direction, the Author argues that we need to revise the approach to the observation
on the nature of maps, with regard to that accredited by Harley (1992). In the
sense that critics of cartographic rules should not prefer the models resulting from the
consideration on verbal language itself (in this sense the aporias which Benveniste finds
in Saussure's considerations can be explained). The very event of the name "America"
proves it: the spread of this name to designate the whole continent is due to its presence
in the map which Waldseemüller adds to the Cosmographiae Introductio, in 1517, more
than to the Introductio itself (Varela, 1994). The name "America", written in larger letters,
as it concerned a wide area, becomes, once it is on the map, the name of the whole
continent, from the one concerning the whole "southern island" only.


 

Americanensis ditio, ou bien la sémiologie du globe. - L'événement de 1a
"reconnaissance" du Nouveau Monde est considéré comme l'acte de naissance de la "dernière
invention de la géographie occidentale": la modernité. Celle-ci, en effet, naît par la
subordination du monde à la carte géographique, et Vespucci, le premier cartographe de
son temps, est un acteur conscient de cette subordination, à la différence de Colomb, qui
est un instrument passif du dessein de Toscanelli. Il est nécessaire de reconsidérer cette
naissance de la modernité, pour interpréter la nature du "nouveau nouveau monde" que
nous trouvons actuellement en face.
Dans cette direction l'auteur soutient qu'il faudrait réviser la façon de réfléchir sur
la nature des cartes, par rapport à celle qui a été accréditée par Harley (1992), dans le
sens que la critique des règles cartographiques ne devrait plus privilégier les modèles dérivant
de la réflexion sur le langage naturel, mais au contraire elle devrait considérer la
suprématie du langage cartographique sur le langage verbal lui-même (dans ce sens s'expliquent
les apories que Benveniste repère dans les réflexions de Saussure). C'est exactement
l'histoire du nom "Amérique" qui est révélatrice en ce sens: la divulgation de ce
nom pour la désignation du continent tout entier dépend de la présence de ce nom dans
la carte que Waldseemüller ajoute à la Cosmographiae Introductio en 1507, plutôt qu'à
l'lntroductio elle-même (Varela, 1994). Le nom "Amérique", écrit en lettres plus grandes
parce qu'il se référerait à une zone vaste, dévient, une fois qu'il est sur la carte, celui de
tout le continent, et non plus celui de l'"île du sud" seulement.