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The strange geography of social capital. – Starting from the 1990s, the concept of social capital has been received by political and economic institutions worldwide with an ever growing level of interest and attention, as it promised to uncover the hidden role of social relations in the making of the economy. In retracing the theoretical roots of the concept in the works of seminal scholars such as P. Bourdieu and J. Coleman, this paper looks in particular at the geographical foundations on which its most popular understanding – the one successively put forward by R. Putnam – has developed. Based on a very successful study on the cultural and economic division of Italy in two geographical areas (the North and the South), allegedly connected to the embeddedness in place of different levels of ‘civicness’ and thus of social capital, Putnam’s ‘geographical imagination’ of the Country foreshadows a number of stereotypical images and ideas particularly problematic in theoretical terms. This paper aims to provide a critical insight into the concept by drawing on the body of literature developed mainly within the disciplinary context of Geography, and focused on the issue of ‘development’ and ‘underdevelopment’ of the Country. In doing so, the paper aims also to put the success of Putnam’s approach on social capital under a looking glass through which its role in the construction of the political and economic discourse of neoliberalism can be understood and unpacked.
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L’ étrange géographie du capital social. – Depuis les années quatre-vingt dix, le concept de capital social a attiré l’intérêt d’un nombre croissant d’organisations politiques et économiques dans le monde, qui ont vu une occasion d’étudier scientifiquement par le biais de celui-ci le rôle des réseaux sociaux dans la construction de l’économie. En retraçant les origines de l’idée de capital social dans les travaux de P. Bourdieu et J. Coleman, ce papier envisage en particulier les fondements géographiques sur lesquelles a été construite sa conceptualisation plus connue, à savoir celle développée par R. Putnam. Dans une enquête bien connue sur la fracture culturelle et économique de l’Italie en deux domaines géographiques (Nord et Sud) – fracture qu’il explique par la présence de différents niveaux de la culture civique et donc du capital social – l’“imaginaire géographique” de Putnam permet de percevoir une série d’idées stéréotypées sur l’Italie, particulièrement problématique au point de vue théorique. Dans ce papier on analyse d’une façon critique le concept, en utilisant en particulier le soutien de la géographie et de quelques travaux réalisés dans ce même contexte disciplinaire sur de sujets proches, pour définir la notion de capital social dans sa forme la plus répandue. De cette façon on aspire à démontrer que le concept repose sur une base théorique discutable, surtout dans une perspective géographique, mais également à reconstruire le processus qui l’a amené à acquérir un rôle fondamental dans la construction du discours politique et économique du néolibéralisme.
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